Lignes à Très Haute Tension par Eric Chevillard



Eric Chevillard dans l'amphithéâtre




Laisserait-on les singes hurleurs lancer leur pont de lianes sous les plafonds de l’opéra Garnier ? C’est à peu près pourtant ce qui se complote, semble-t-il. Si ces lignes à très haute tension et non moins haute toxicité venaient à lacérer le ciel alentour, nous serions nombreux à en souffrir personnellement, mais, surtout, seraient anéanties dans l’instant les conditions rassemblées après des années d’efforts, grâce à la persévérance de Catherine Langumier, de l’AME et de ses amis, d’une expérience de vie ouverte sur la création individuelle et collective dans un espace entièrement dévolu à cela, soigneusement préservé de toute pollution, étant entendu que ce souci écologique (partagé par nos dirigeants qui en ont la bouche pleine en tout cas comme Popeye de ses épinards) est constitutif de notre projet et garant d’ailleurs de sa réussite : nous tenons à garder la tête claire, et donc l’encéphale intact. Je prétends qu’il serait aussi inconséquent et criminel de lancer ces lignes sur nous que de faire pleuvoir sans interruption des flèches empoisonnées sur les spectateurs venus assister dans notre amphithéâtre à des lectures ou des concerts. Et l’intérêt général ? nous dira-t-on. Eh bien, mais parlons-nous d’autre chose ?

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